Heidi Van De Reve - Une histoire de hasard
12.03.2024
Paprika Stenger découvre les poneys à l’âge de 4 ans lors d’un stage en vacances et ne s’en est plus jamais détournée. En 2018, après plusieurs années de travail chez un cavalier en Meurthe-et-Moselle, elle achète un hangar près de chez elle qui deviendra le Haras de la Wouivre. Aujourd’hui, elle accueille 42 poneys issus de son élevage ou confiés au travail, en formation ou en rééducation. Depuis cet été 2023, elle est épaulée par Anthony Maheut, son conjoint, et Marie-Lou Bylebyl.
Dans son écurie, Paprika propose plusieurs demi-pensions sur ses poneys de commerce et c’est en prévision de leur vente qu’elle s’est mise en recherche de nouvelles montures pour ses cavalières.
Par hasard, elle tombe sur l’annonce d’une ponette de club sur les réseaux sociaux : « l’annonce décrivait une gentille ponette, avec de bonnes origines mais plantée à l’obstacle et les enfants ne voulaient plus la monter ». Paprika prend le risque, elle achète et se fait livrer la ponette de 6 ans depuis Lyon sans l’avoir vu une seule fois en vrai !
Après quelques essais avec une cavalière, Heidi se révèle fidèle à sa description. Elle est très gentille mais les séances sur les barres ne se passent pas bien. Paprika décide alors de la reprendre au travail et l’entente se fait tout de suite ! « Heidi est délicate, elle nécessite beaucoup de travail quotidien mais déborde d’envie et d’énergie. Il s’agit avec elle de trouver l’équilibre entre travail et jeux pour qu’elle accepte les demandes ». Après un premier essai en prépa 70cm au cours de laquelle la cavalière ne ressent aucune volonté de la ponette de s’arrêter, elle décide de commencer le circuit SHF en Cycles Libres 6 ans 2 « presque au hasard, pour tenter ! ».
La saison se déroule très bien pour le couple, puisqu’après un petit 4 points lors de leur premier parcours jeunes chevaux, elles enchainent les sans-faute et terminent 3ème du Championnat Interrégional à Rosières-aux-Salines. « A la détente au milieu des chevaux, c’est sûr qu’elle détonne un peu du haut de son mètre quarante-trois ».
Le choix est donc tout naturellement fait de l’emmener à la finale nationale à Fontainebleau. Cette édition 2023 est cependant bousculée par une tempête qui s’est abattue tout au long de la première journée, continuant toute la nuit (« quand on dort dans le van, c’est toute une aventure ! »). Les épreuves ont donc commencé le deuxième jour et Heidi se montre un peu émue sur ses premiers sauts « elle avait besoin de mes encouragements pour continuer son parcours ». Au cours de la 2ème épreuve, qui se court au chronomètre, Paprika se prend au jeu et sa ponette répond présente. Elles se retrouvent à la 23ème place de l’épreuve mais remontent à la 5ème place grâce aux points marqués au CIR. L’opportunité d’une remise des prix le lendemain devient réelle et avec elle le poids du stress qui s’installe.
« Le 3ème jour, la détente se passe très bien malgré mon stress. Arrivées en piste on saute le 1, Heidi touche la barre qui tremble mais ne tombe pas. Rebelotte sur le 2. Dans ma tête je me suis dit aujourd’hui, c’est mon jour de chance ! J’ai repris confiance et monté plus relax et Heidi m’a suivi jusqu’au bout. »
S’en suit l’attente des résultats. Les fautes s’enchaînent pour les autres couples et c’est finalement une deuxième place qui vient récompenser l’aboutissement de beaucoup de travail cumulé tout au long de l’année. « Parfois sur ces épreuves les poneys sont un peu décriés mais à la remise des prix, Heidi a reçu l’engouement de tout le public et des bénévoles sur place ! »
Pour la saison 2024, Heidi a repris le travail cet hiver après des vacances bien méritées. Elle recommence à sauter avec l’objectif de démarrer une saison en épreuves amateur. Paprika vise également les 7 ans poneys, même s’ils sont rares dans la région.
Heidi Van de Reve, achetée juste sur photos et destinée au commerce a finalement trouvée sa place et est devenue un membre de la famille. « Je la confierai peut-être par la suite à un petit cavalier pour les Grand Prix, puis se destinera à l’élevage mais une chose est sûre, elle restera à la maison jusqu’à la fin ! »